Oh mon Dieu. Mon Dieu.
Ce que vous lirez risque de choquer les coeurs sensibles. Nous préférons vous en avertir.
Alors que nous gambadons dans les prés, ou plutôt les roches du Grampians National Park, nous avons toujours en tête que notre fameux fermier d'oignons est long à rappeler. Ainsi, nous décidons d'envoyer quelques demandes pour refaire une autre expérience d'HelperX en attendant le vrai boulot de ramassage des charmants légumes. (La première expérience d'HelperX a été plus que merveilleuse avec Hank et Colleen... On se rappelle que ce couple nous a gracieusement donné une glacière, nous a gâté de desserts tous les soirs, nous a permis d'acheter une voiture pour 200$ de moins, nous a fait faire notre 1er changement d'huile sans rien demander en retour, etc.)
Bref, à l'aide du site Internet HelpX, nous entrons en contact avec un dénommé Peter qui semble bien honnête et qui est prêt à nous accueillir le plus tôt possible à sa ferme. Évelyne est plus qu'emballée vu qu'ils travailleront avec plus de 70 chevaux et de nombreux chiens ! Hourra ! Nous spécifions bien à Peter que nous n'avons pas d'expérience avec les animaux, mais que nous les adorons très certainement... Peter répond que ce n'est pas un problème et que nous pouvons arriver le lendemain, en après-midi.
Au moins, cette ferme atroce, directement sortie de l'enfer, était sur le chemin, en route pour les oignons...
Après 4 heures de voiture, à travers des campagnes remplies de moutons, nous arrivons à la ferme. Évidemment, nous sommes nerveux de rencontrer nos nouveaux hôtes pour lesquels nous aurons à travailler environ 4 à 5 heures par jour. Arrivés dans la cour de la très vaste propriété, nous remarquons un vieux bâtiment délabré à notre gauche. En blague, Phil dit :"Ouf, si c'est là que je dors, moi je sacre le camp !"... En fait, nous n'allions pas dormir à cet endroit puisqu'il s'agit de la maison des propriétaires... Notre "dortoir" est situé un peu plus loin, toujours à gauche de l'allée centrale en terre battue. Si la maison elle-même semble tomber en ruines, imaginez un peu le deuxième bâtiment pour les non-résidents australiens... Déjà, nos élans sont un peu refroidis par l'apparence des lieux. Par contre, en se stationnant, on aperçoit les étables remplis de chevaux ce qui nous donne un peu de motivation à aller rencontrer la famille. On décide donc de sortir de la voiture et d'aller à la recherche de Peter ou de Jan, sa femme. Nous croisons, en cherchant les proprios, une Asiatique qui a l'air fatiguée et qui nous indique le chemin d'une façon désintéressée... Elle pointe le fameux dortoir en piteux état dans le fond. My God.
Quand même, nous marchons jusque là et on rencontre alors Jan, une dame qui paraît bien autoritaire. Elle est occupée à donner deux ou trois ordres à une seconde Asiatique non loin de là. Lorsqu'elle nous voit, Jan nous sourit et nous montre notre chambre située au fond du bâtiment. Nous nous y rendons en passant à travers une cuisine débordante de vaisselle sale et un plancher collant. C'est si triste que nous ayons été trop gênés (et trop pressés) pour prendre une photo de ladite chambre. Pour vous donner une idée, Jan, en dépliant les draps de notre lit, doit tuer une araignée de la taille d'un 2$ qui s'était réfugiée entre les racoins du tissus. La bête étant trop dodue, nous avons dû sortir pour secouer les draps. De plus, Jan nous dit, très honnêtement, qu'elle doute de la propreté de la couette, mais elle nous assure que les draps, eux, sont "immaculés". Ouais... Ok...
Déjà, Philippe en a assez et il sent tout de suite que ses sinus n'allait jamais surmonter cette épreuve. Les yeux qu'il fait à Évelyne lorsque Jan est sortie de la chambre étaient très clairs : "On fou le camp!"
Malgré tout, Évelyne est hésitante et souhaite en savoir juste un peu plus. En voyant des helpers au fond du champ, nous décidons d'aller leur jaser un peu. On apprend alors que la famille bat ses chevaux pour les entraîner (on nous parle de coups de bâton sur la tête). En plus, les animaux sont nourris avec de la paille et jamais du foin même si les bêtes travaillent dur toute la journée. Le pire reste les animaux qui sont trop vieux pour être vendus ou pas intéressants: eux restent dans leur fumier, sans sortir de leur enclos.
Côté chiens, ils sont nourris avec du fromage avarié et des haricots moisis.
Autre point fort intéressant : les helpers qui ont de l'expérience avec les chevaux, eux seuls, peuvent dormir dans la vraie maison. Aussi, ils peuvent brosser, flatter et monter les chevaux à leur guise. Les autres, comme nous, ne pouvons même pas nous en approcher à moins de 5 mètres. Tout ce qui nous attend à cet endroit est de ramasser leur merde toute la journée. C'est une vraie ségrégation. En plus, un Asiatique qui habite là depuis 2 mois a un jour demandé à la dame de prendre une photo avec un des chevaux comme souvenir. Puisqu'il n'avait pas d'expérience, même ce petit geste lui a été défendu. Une photo, bordel !
À la lumière de tout ceci, nous avons "pacté nos petits" et nous avons détalé comme des lapins sans que Jan s'en aperçoive. Peter ne sera jamais venu nous saluer... En roulant le plus loin possible de cet enfer, nous avons flatté notre petite Mini-Kate maintes et maintes fois en nous disant que c'était le 800$ le mieux investi du voyage ! La liberté sur 4 roues...
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